Loin des yeux, loin du coeur *

* Extraits tirés du livre de Matthieu RICARD  » Plaidoyer pour les animaux  »

Aujourd’hui, dans les pays riches, les animaux que l’on voit ne sont pas ceux que l’on mange. Une étude , réalisée aux États-Unis a révélé qu’en milieu urbain, la plupart des enfants de 5 ans ne savaient pas d’où provenait la viande qu’ils mangeaient. A la question « Manges-tu des animaux ?, la majorité d’entre eux ont répondu un « Non » emphatique, comme si l’idée même les choquait. De fait, les enfants éprouvent presque toujours une sympathie naturelle pour les animaux et sont très affectueux envers ceux qu’ils côtoient.

TOLSTOI et toute sa famille étaient strictement végétariens. Sa fille raconte qu’une tante carnivore, invitée à déjeuner avait prévenu qu’elle tenait absolument à manger de la viande. En arrivant à table, elle avait trouvé un poulet vivant attaché à sa chaise et un couteau effilé près de son assiette.

Il a été prouvé que la majeure partie des humains éprouvent une répugnance à tuer l’un de leurs semblables. Mais tuer un animal est aussi un acte troublant. Pour éviter l’aversion que pourrait éprouver le consommateur en se représentant l’animal vivant, puis toutes les souffrances qu’il endure avant d’arriver dans son assiette, la chair des animaux, devenue viande est présentée comme un produit manufacturé anodin, de sorte qu’émotionnellement , le consommateur ne fasse plus le lien entre la nourriture et celui qui a perdu la vie pour la fournir.

Dans ses publicités avenantes, KFC (Kentucky Fried Chicken) proclame être « attentif au bien-être et au traitement humain des poulets » et « ne traiter qu’avec des fournisseurs qui promettent de respecter les normes exigeantes que nous avons établies et qui partagent notre engagement en faveur du bien-être animal. Ces belles paroles sont tristement trompeuses. Les 2 fournisseurs principaux de KFC sont Tyson FOODS et PILGRIM’S PRIDE, les 2 plus grandes entreprise de traitement de volailles au monde (qui tuent près de 5 milliard de gallinacés par an), des employés arrachaient la tête des poulets vivants, leur crachaient du tabac à chiquer dans les yeux, leur coloraient la tête avec ces bombes, les piétinaient violemment, les lançaient contre les murs et leur arrachaient le bec. Ces comportements déviants sont malheureusement plus fréquents qu’on ne l’imagine.

Les murs des abattoirs ne sont pas en verre. Et puis qui voudrait regarder ?Il y a plus d’un siècle déjà, l’écrivain Ralhp Wado Emerson observait : « Vous venez de dîner. L’abattoir a beau avoir été caché à une distance confortable de plusieurs kilomètres, VOUS ÊTES COMPLICE »

Pourriez-vous regarder un animal dans les yeux et lui dire : mon appétit est plus important que ta souffrance ?”
Moby, végane, photographe et musicien.

“Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde serait végétarien.”
Paul McCartney, végétarien, auteur-compositeur et chanteur, membre du groupe Beatles.